L’Ascension de Skywalker (partie 1)

Vedette

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Avant d’entrer dans le vif du sujet, un bref propos liminaire. Afin de laisser la magie de la découverte aux personnes ne l’ayant pas encore vu tout en donnant un avant-goût de ce qu’est le film, cette critique sera en deux parties, la seconde comprenant mon analyse détaillée de l’intrigue et des conséquences, à lire si vous avez vu le film.

Star Wars IX. La fin d’une saga, d’une épopée commencée en 1977 par Un Nouvel Espoir. Clairement, je n’en attendais rien de cet ultime épisode. Trop de déceptions, a posteriori, des films précédents.

Le VII était certes potable, mais largement perfectible à bien des égards. Il s’agissait d’une reprise au cinéma de l’une des sagas les plus iconiques de l’histoire du 7 ème art. Avec deux défauts majeurs. Son scénario ne se suffisait pas à lui seul, appelant trop de questions sans réponses. Et son incessant fan service… Un nouveau vador, un nouvel empire, une autre étoile de la mort, un autre palpatine, une autre tatooine… Mais une base tout de même, et une base pas si mauvaise que cela maintenant que la fin est connue. Je développerais cette idée tout à l’heure.

Le VIII répondait aux erreurs du précédent par la destruction. Rey possède le sabre laser d’Anakin puis de Luke ? Jetons-le ! Luke doit revenir ? C’est un homme reclus et aigri, voire désagréable. Le masque de Kylo Ren gène ? Détruisons-le ! Snoke également ? Tuons-le. Du passé faisons table rase et que règne l’anarchie. Rien n’est vrai, tout est permis et surtout le pire. La résistance doit mourir et disparaître dans les profondeurs de l’oubli.

Et hier, J.J. Abrams nous livre le IX. Je n’étais pas optimiste. Loin de là. Sans spoilers, juste avec la vision des bandes-annonces, j’avais des idées, des craintes, des hypothèses. Certaines se sont révélées correctes, d’autre pas du tout.

Mais dès le début du générique de John Williams, lorsque les mots STAR WARS apparaissent en jaune sur ce décor étoilé, la magie opère ! Ce n’est pas un simple film que je vais voir, mais ma saga préférée, cet univers dont je suis un grand fan et un grand connaisseur.

Alors je laisse une chance au film. De venir me surprendre, me toucher, rejoindre le fan que je suis et prouver que rien n’est jamais perdu !

Et j’ai bien fait ! Car oui, c’est ENFIN un bon Star Wars ! Lors d’une scène particulière, je ne peux m’empêcher de murmurer bravo, J.J. ! C’est une vraie réussite ! La boucle est bouclée, lorsque tu as pris le 7, tu étais l’élève et aujourd’hui tu es le maître ! Il a appris de ses erreurs, il assume ses imperfections et viens nous livrer un film très appréciable ! Une TRÈS BELLE conclusion !

Alors forcément les points positifs sont nombreux. Et un seul point négatif, une interrogation. Pourquoi ne pas avoir développé cette histoire dans le 8 ? Alors nous aurions eu une trilogie cohérente de A à Z ! Avec des relais dans chaque film. Il est presque trop bon pour ses prédécesseurs ironiquement.

John Williams se révèle fidèle à lui-même, livrant une partition impeccable. Majestueuse et travaillée, cette bande originale est riche. Les thèmes sont repris et évoluent, rien n’est figé tout est en harmonie. Le thème de Kylo Ren en particulier est une petite merveille. L’évolution du personnage est telle qu’il faut du génie pour l’adapter à son personnage. Le meilleur du film, c’est encore à John Williams qu’on le doit, encore et toujours !

Visuellement, c’est une claque. La 3D donne une impression de profondeur, mais le film est sublime de toute manière. Les planètes sont réussies, les décors sont époustouflants de vie et de réalisme. Tous les éléments sont ajustés et laissent une belle impression.

Les prestations des acteurs sont également très justes. Adieu les caricatures du VIII avec des défauts trop visibles. Les grosses ficelles et l’humour presque lourd sont oubliés. Les héros ont leurs parts d’ombres, mais ils ne sont pas que leurs passés. Ils vont au-delà, ils font un pas de plus !

À la fin de cette première partie, je l’affirme sans aucun doute, la nouvelle trilogie jusqu’ici vous a déçu ? L’ascension de Skywalker ne le fera pas !

Cyberpunk 2077

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Une fois n’est pas coutume, les cinémas étant fermés jusqu’à nouvel ordre, je vais vous livrer ma critique du dernier jeu de CD Projeckt : Cyberpunk 2077

Ces derniers jours, les articles et les avis sur LA sortie de cette fin d’année sont pléthore et dont la subjectivité semble parfois plus refléter la subjectivité d’influenceurs que l’avis de journalistes.

Après quelques heures de test, il est temps pour moi de me livrer à cet exercice périlleux et de livrer mon humble avis.

Avant que d’entrer dans le vif du sujet, un propos liminaire s’impose. Contrairement à Assassin’s Creed Valhalla que j’attendais avec une très grande impatience, Cyberpunk était une curiosité. Que ce soit l’univers d’AC ou l’époque traitée, tout deux sont des facteurs sont les raisons qui expliquent ma grande mansuétude envers les défauts existant.
Cela ne sera pas la même chose pour Cyperpunk 2077. Le seul autre jeu de cet univers que je connais est un chef d’œuvre du genre, Deus Ex : Human Revolution. Sa narration, son univers et la pertinence de ses questions et réflexions sur le transhumanisme m’ont vraiment marqué. C’est dont la référence à laquelle je pense quand j’évoque un univers cyberpunk. Ces éléments implique donc que je pourrais être plus sévère que ce jeu que sur d’autre, l’attitude du fan de venant pas adoucir le regard.

Ceci étant explicité, il est temps de se plonger dans le cœur du sujet avec la création du personnage. J’ai fait le choix de créer un personnage féminin issues des badlands, ce qui a déjà eu quelques conséquences mineures mais très sympathiques lors de mes séquences de jeu, j’y reviendrais.

Le processus de personnalisation physique du personnage que vous incarnez est assez complète avec certaines innovations dont les médias se sont largement fait l’écho avec la possibilité de modifier jusqu’à l’apparence et la taille des organes génitaux. C’est certes complet mais pas aussi exhaustif que ne peut l’être un Fallout 76 par exemple, en ce qui concerne les cicatrices ou les coupes de cheveux. Pareillement, je regrette le peu de choix en ce qui concerne les tatouages. Et simplement une distinction visage / corps la ou d’autres proposes visage / torse et dos / bras droit / bras gauche. En revanche, il y a beaucoup de choix en ce qui concerne la pupille, c’est très plaisant et assez amusant d’image affubler des iris en forme de cœur au héros de notre aventure.

Une fois que les caractéristiques sont établies, place au jeu en lui même. Avec une configuration correcte mais pas excessivement folle (i5 6600k- gtx 2070), je le fais tourner en graphisme élevé, avec le DLSS réglé sur l’option qualité ! Et c’est très correct ! Pour l’instant, le jeu est assez beau et les bas quartiers de Night City ont une ambiance qui leur correspond bien. L’histoire se pose tranquillement et les différentes notes que l’on trouve de part et d’autre en se promenant rajoute à l’ immersion. C’est clairement une force de ce jeu, quelque chose que j’apprécie énormément et pour moi un grand point positif !

En terme de gameplay, mon avis est partagé relativement mitigé. La raison en est simple, deux points noirs qui viennent me perturber lors de mes sessions de jeu. Le premier est la gestion de l’inventaire que je trouve assez brouillonne. Difficile en effet de savoir, entre deux armes ramassées qu’elle va être la plus efficace avec ou sans les accessoires adaptés dessus. L’installation d’un silencieux mériterait par exemple une indication claire de la baisse de dps.
Le deuxième point noir est le contre piratage disponible. Impossible plus de la moitié du temps d’où vient le flux de piratage entrant et pour l’arrêter une fois localisé, c’est encore assez problématique. Ce qui fait que je me résigne désormais à me mettre à couvert et à encaisser les dégâts de surchauffe du aux piratages ennemis avant de continuer à combattre.

Ce sont les deux défauts principaux du jeu que je retiens en terme de gameplay. Le reste est très correct, hormis l’absence de possibilité de reconfigurer la touche d’action principale, c’est un petit manque pour moi mais l’habitude va se prendre rapidement. Je pourrais aussi citer la conduite sur route savonneuse mais ce n’est pas une caractéristique particulière de Cyberpunk. Mon expérience sur Watch Dogs m’a largement prémunis contre ce type de conduite irréaliste. Je suis devenu un pro du drift en jeu vidéo, c’est l’aspect positif.

Il me reste encore beaucoup à découvrir, Cyberpunk n’est pas un jeu que l’on peut jauger d’un œil en quelques instants, ne serait ce que parce que, sans m’attarder sur les quêtes secondaires et l’exploration, j’ai fini « l’introduction » du jeu en 6h, commençant à peine donc à explorer Night City. C’est un jeu très riche, avec certes quelques bugs visuels mais, sur PC, il ne mérite pas le flot de critiques que l’ont peu voir ici ou la. Mais cela semble logique, peu d’œuvres peuvent être à la hauteur d’une attente générée depuis autant de temps.

Je continuerais à explorer le jeu, n’hésitez pas à passer sur ma chaîne Twitch twitch.tv/lntpage pour discuter de Cyberpunk 2077, vous faire un avis et échanger sur vos expériences du jeu !

L’Ascension de Skywalker (2ème partie)

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Vous sortez du film ? Maintenant, entrons dans le cœur du sujet. Il s’agit de mon avis détaillé sur le film, avec toutes les révélations clefs de ce dernier opus !

Vous êtes arrivés ici par erreur ? Fuyez pauvres fous vous dirais Gandalf ! C’est à vos risques et périls !

Que la fête commence alors !

Ainsi que je l’ai dit dans ma première partie, c’est une bonne conclusion. Ce film est à l’image du casque de Kylo Ren. Nous avons eu un casque dans le premier film. Il était ce qu’il était, on pouvait l’aimer ou le détester, mais nous n’avions pas assez de détails pour nous prononcer. Nous en voulions plus. Mais loin de nous apporter ce que nous espérions, Star Wars VIII le détruit en pièces. Alors pour cet épisode IX, J.J. Abrams reprend les morceaux et les répare. Avec les cicatrices du VIII visibles cependant.

Palpatine est de retour ! C’est l’événement majeur et le centre de l’intrigue de ce film qui suit, peu ou prou, l’arc de l’Empereur ressuscité de l’univers étendu Legends. Grâce au côté obscur de la Force, à la magie sith et au clonage, Palpatine est toujours vivant et agit toujours en coulisses.

Lorsque Kylo Ren, après avoir massacré de manière très impressionnante d’obscurs guerriers, trouve l’orienteur sith et se rend sur Exagol pour y rencontrer Palpatine, nous apprenons enfin le pourquoi du comment. Tout ce qui a existé auparavant, le Premier Ordre, Snoke, les voix que le jeune Ben Solo entendait, tout a été orchestré par l’Empereur, toujours vivant et attendant son heure.

Rey s’entraîne quant à elle sous la direction de Leia. Mais sa puissance et sa connexion à Kylo Ren l’effraient. Elle sent le pouvoir du côté obscur qui l’appelle. Avec la menace que vient de dévoiler Palpatine, son dernier ordre et sa flotte de destroyers stellaires aux armes capables de détruire des mondes, les héros de la résistance doivent se mobiliser pour anéantir une bonne fois pour toutes la menace sith.

Plusieurs points viennent éclairer la nouvelle trilogie et méritent que l’on s’attarde dessus.

L’épisode VII prend rétrospectivement tout son sens. Un nouvel empire, une nouvelle étoile de la mort ? Conscient où non qu’il fût une création de Palpatine, Snoke agissait selon le modèle sur lequel il était créé. Et l’idée de l’arme destructrice de monde est celle de l’empereur ! Tout devient « cohérent » en quelque sorte. Et déjà cela apporte une excuse à ce fan service un peu trop pesant.

Il fallait bien que la mort de Snoke soit expliquée et c’est notre méchant préféré qui s’en charge. Il s’agissait d’une étape supplémentaire de Kylo Ren sur le chemin du côté obscur. Tuer son maître le faisait devenir un Sith, ouvrant la possibilité à Palpatine de léguer à Kylo Ren un nouvel empire.

L’ascendance de Rey est aussi dévoilée. Ses parents ne sont rien en effet, car ils ne voulaient être rien. Le père de Rey est le fils de Sheev Palpatine. Rey est donc la petite fille de l’empereur lui-même. Sa puissance naturelle dans la Force, son combat perpétuel contre le côté obscur sont donc pleinement justifiés. Elle est l’héritière d’un des sith les plus puissants de l’univers Star Wars.

Et c’est l’introduction du concept de dyade de Force qui est un trait de génie. Parce que Rey et Kylo Ren se parlent et ont un lien privilégié dans la Force, ils peuvent se voir et se parler alors même qu’ils sont dans des lieux séparés. Cela entraîne des scènes intéressantes, dont la bataille finale lorsque Kylo, redevenu Ben Solo, sauve Rey du basculement dans le côté obscur et reçois d’elle son sabre laser.

Rey qui va tout de même douter d’elle-même et, effrayée par qui elle est, par le presque meurtre de Kylo Ren sur Endor, va se réfugier sur la même planète que Luke, Ach-To pour s’isoler et rejeter la Force. Elle jette ainsi son sabre laser dans les flammes, à l’image du VIII ! Et le fantôme de Luke apparaît et rattrape le sabre laser ! Le contre-pied de Rian Johnson est ainsi acté ! On ne traite pas l’arme d’un chevalier jedi avec autant de légèreté ! C’est la meilleure scène du film pour moi, car est effacé l’hérésie et la désinvolture bougonne du VIII !

La formation de Rey est assurée par Leia, qui d’outre-tombe nous fais encore rêver. Les shoots non utilisés des films précédents sont utilisés ici et la mise en scène est très habile. Sa mort est bien mise en scène, très émouvante et ne semble pas « forcée » par la disparition de Carrie Fisher en 2016.

J’aime beaucoup également le traitement des personnages plus secondaires, Poe Dameron, Finn, le général Hux ainsi que la place des droïdes.

Ainsi Poe Dameron vient acquérir une part d’ombre lorsque l’on apprend qu’il était un pilote d’épice et qu’il faisait partie d’un gang. Tous ont une part d’ombre, tous l’ont rejeté. Par quelques scènes très simples et très bien jouées, le personnage du pilote sur de lui-même laisse place à la complexité d’un héros qui a fait le choix de combattre pour la liberté.

Lorsque Finn rencontre sur Endor d’autres membres déserteurs du Premier Ordre, il parle d’une sensation qui lui interdisait de tuer des civils et lui a permis de briser le conditionnement de stormtrooper. Il se révèle sensible à la Force et vient confirmer que cette entité mystérieuse est présente dans tous les personnages, à des degrés plus ou moins élevés. Et que si l’on décide d’écouter cette voix intérieure, alors le chemin de l’héroïsme est ouvert. L’aspect voyage initiatique manquait dans les deux derniers épisodes ! Il est de retour et c’est une excellente chose.

La dose de nostalgie est également présente, mais de manière digeste et non forcée. Que ce soit dans les ruines de la salle du trône de l’étoile de la mort sur Endor, la présence des voix des jedi lors du combat final de Rey, la présence de Wedge Antilles, héros de la première trilogie, la présence du Ghost de Rebels dans la flotte qui vient détruire les destroyers stellaires, autant de clins d’œil qui sont des hommages à tout ce que la production Star Wars a fait de mieux !

J.J. Abrams vient donc apporter des réponses à toutes les questions que l’on se posait sur les personnages, sur leurs origines, sur leurs motivations en l’espace d’un film. Et si c’est une bonne chose, c’est également la plus grande faiblesse du film. Il n’y a pas l’ombre d’une respiration. Je regrette le manque de cohérence existant entre les réalisateurs.

C’est donc avec une pointe de déception, parce que l’Ascension de Skywalker est un bon film et qu’il aurait pu être meilleur si le 8 avait eu le quart de ses qualités, que je conclus cette critique.

Le chapitre de la lutte entre les Skywalker et Palpatine est clos. Rey sur Tatooine est un jedi, prends le nom de skywalker et allume son propre sabre laser, à lame jaune, laissant ouverte la porte à de nouvelles aventures ! La Force continue d’exister dans la galaxie, et sur le coucher des soleils jumeaux de Tatooine se clôt cette saga épique !

Que la Force soit avec vous !

Joker

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Petite précision introductive, cette critique est garantie sans spoiler. J’y donne mon avis sans entrer dans les détails pour laisser à ceux qui le désireraient de voir le plaisir d’en apprécier le scénario.

Lorsqu’Arthur Fleck, travaillant dans une agence de clown à Gotham, se fait agresser dans le métro, il va commencer à plonger dans une sombre folie qui va le pousser à devenir le Joker, un tueur totalement psychotique.

À l’heure des films Marvel grand public, Joker est un OCNI qui vient totalement renouveler le genre et proposer une nouvelle approche. Lorsque l’on pense aux films de superhéros, le MCU vient immédiatement en tête, dominant le box-office de ces dernières années en proposant des divertissements efficaces mais relativement aseptisés.

Dans ce contexte, de petites pépites viennent marquer les spectateurs qui aspirent à voir autre chose. Que ce soit Logan ou Deadpool, ces films ont apporté des changements bienvenus ! Mais en ce qui concerne Joker, ils ne s’agissaient que de vaguelettes en comparaison de ce qu’apporte l’œuvre de Todd Phillips.

Il est important de préciser, pour ceux qui connaîtraient la filmographie du réalisateur, que l’on est loin des Very Bad Trip. Ce n’est pas un film comique ni un film d’action comme l’on pourrait s’y attendre a priori avec une oeuvre du genre. C’est un vrai film d’auteur, présentant l’évolution d’une personne en ce tueur psychotique que l’on connaît sous le pseudonyme de Joker.

L’esthétique proposée ici, très simple et réaliste, est vraiment séduisante. On est loin visuellement des films aux multiples fonds verts et aux décors sombres, aux villes plongées dans un chaos visuel alimenté par d’immenses colonnes de lumières vertes censées illustrer un danger (=> Suicide Squad, je pense à toi). Tout est sobre et froid de réalisme. Une ville en proie à une grève des éboueurs et emplie de très fortes tensions sociales. Et cela est très bien retranscrit, sans que cela ne vienne prendre le pas sur le personnage principal mais au contraire aide à mettre en valeur ses actions.

Et c’est le personnage du Joker qui est particulièrement impressionnant et la plus grande réussite du film. La prestation de Joaquin Phoenix est absolument stupéfiante. De toutes les interprétations du Joker, il est pour moi la plus fidèle à l’idée que je me fais du personnage. Un individu qui, pris à partie par la société, part totalement en vrille et devient un fou psychotique obsédé par le rire et la comédie. Tout ce qui constitue la norme est rejeté en bloc pour ne suivre que sa propre lubie, que son propre instinct. Et c’est rendu à la perfection par l’acteur qui maîtrise son personnage avec une grande maestria, nous plongeant dans la lente décomposition d’Arthur Fleck en Joker. Nous sommes loin d’un Joker haut en couleur comme Jared Leto ou rationnellement chaotique comme Heath Ledger.

C’est ce qui fait de ce film une grande réussite selon moi, donner une véritable épaisseur à celui qui n’est qu’un ennemi, quand bien même l’ennemi n°1, de Batman. Et de se dessiner tout au long du film comme en filigrane l’itinéraire d’un enfant nommé Bruce Wayne.

Lorsque j’en ai entendu parler, j’étais extrêmement sceptique et jusqu’au dernier moment, j’ai hésité à aller le voir. Et bien m’en a pris car j’ai vraiment apprécié ce film ! Une véritable réussite que je conseille !

Détective Pikachu

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Lorsque son père est déclaré mort par la police de Ryme City, ville ou humains et Pokémon vivent en harmonie, Tim Goodman se rend sur place. Il tombe alors nez à nez face à un Pikachu amnésique. Découvrant qu’il peut comprendre le célèbre pokémon jaune, Tim se lance dans une aventure effrénée qui le conduira à découvrir d’insoupçonnés mystères sur les pokémons et leur univers.

À l’heure des critiques désastreuses et des réactions négatives suite à la sortie de la bande-annonce de Sonic, ce film en live-action avait de quoi laisser plus d’un sceptique. D’autant plus que les adaptations de jeux vidéos au cinéma sont au mieux sympathique (Tomb Raider), voire absolument décevante (World of Warcraft).

Le pari du réalisateur Rob Letterman était donc risqué. Mais, à la sortie de la salle de cinéma, le pari me semble payant. S’il ne s’agit pas du film de l’année, c’est un film qui est convaincant, attachant et extrêmement agréable à regarder. Bien que le scénario soit simple et que les personnages soient légèrement manichéens, on se plaît à apprécier le spectacle et, pour les connaisseurs, à relever le moindre détail, le moindre clin d’œil aux fameux jeux.

L’un des aspects les plus réussis du film est sans conteste l’animation des pokémon. La texture des poils, écailles et autres types de peaux, la façon dont ils se déplacent et interagissent avec les acteurs est très réaliste et très plaisante ! Que ce soit Dracaufeu, Pikachu ou Psykokwak, tous sont uniques et donnent véritablement l’impression d’exister dans le monde réel, non pas comme de simples effets numériques, mais comme de véritables animaux de compagnies.

La prestation de Justice Smith, l’acteur interprétant Tim Goodman sont très corrects, sans être flamboyante. Ce que je retiens, c’est l’animation de Pikachu et sa voix, prêtée par Ryan Reynolds dans la version anglaise. Et clairement, on ressent tout le talent de l’acteur de Deadpool (et de son doubleur en VF !) dans les différents dialogues !

Le tout rehaussé par un humour bien pensé et une série d’hommages aux jeux et séries, de diverses manières sans sombrer dans le fan servi bête et méchant. Les néophytes à cet univers pourront tout aussi bien apprécier le film, la connaissance de la lore relative aux Pokémon n’étant pas un impératif.

Au final, un film que j’ai grandement apprécié et que je recommande vivement, en particulier aux fans de la licence !

Tomb Raider

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Jonglant entre le sport et les livraisons à vélo dans Londres, la jeune Lara Croft doit faire face lorsque l’avocate de la famille vient lui demander d’officialiser la mort de son père, disparu depuis sept années. En prenant son héritage en main, elle va partir sur les pas de son père disparu à la recherche du tombeau de la légendaire reine Himiko situé sur une île perdue au cœur du triangle du dragon. Mais sur sa route se dresse l’ombre d’une organisation connue sous le nom de Trinity.

Après le reboot de la série vidéoludique en 2013, le cinéma a également droit à son reboot de l’héroïne créé par Toby Gard. Sortie entre 2001 et 2003, la duologie originale, avec Angelina Jolie dans le rôle-titre, est sympathique à visionner un dimanche soir, mais ne reste pas dans les mémoires comme un blockbuster de grande qualité.

Pour cette nouvelle mouture de l’adaptation cinématographique, les scénaristes reprennent l’arc narratif du jeu vidéo de Square Enix paru en 2013. On va retrouver une Lara Croft peu aguerrie, sur les traces de son père et s’affirmant peu à peu comme l’héroïne mondialement célèbre.

Et c’était là mon inquiétude majeure. Le manque d’originalité des ressorts scénaristiques et la reprise des iconiques de l’aventure vidéoludique dans les bandes-annonces laissait craindre une adaptation sans grande envergure, à l’image d’un Assassin’s Creed ou d’un Warcraft, très décevant, même pour les fans de la première heure.

De ce point de vue, j’ai été très agréablement surpris. En effet, si l’on retrouve des détails caractéristiques du jeu vidéo (l’arc, les flash-back sur audio, le piolet, la scène de l’avion, Mathias, etc.), de subtiles différences sont également insérées. Mais on retrouve tout de même une trame identique et la suite appelée par la fin du film fait largement écho à la suite du jeu vidéo, Rise of the Tomb Raider.

Ainsi, certains ressorts scénaristiques et twists sont particuliers au film. De plus, le premier tiers vient explorer la vie de Lara avant qu’elle ne reprenne le flambeau familial, peinant pour joindre les deux bouts, ayant abandonné la fortune familiale pour vivre sa vie en toute indépendance.

Ces détails viennent donc apporter un éclairage différent, très appréciable pour ceux ayant joué et rejoué à l’opus de 2013. Parmi les différences majeures, l’angle pris par le film opposant la magie et le rationnel. Si une suite est réalisée, il est évident que cet angle prendra une plus grande importance, promettant une nouvelle étape dans l’initiation de Lara.

En dehors de la particularité du scénario, le réalisateur norvégien Roar Uthaug nous livre un film éminemment correct sans être non plus un chef-d’œuvre absolu.

La Suédoise Alicia Vikander incarne à la perfection Lara Croft, avec un jeu parfaitement maîtrisé et des prestations physiques impressionnantes. Elle se situe dans la droite ligne d’une Wonder Woman ou d’une Jyn Erso en incarnant un personnage féminin fort, mais sans détruire par la même occasion sa féminité.

J’ai beaucoup apprécié la prestation de Walton Goggins en Mathias Vogel, très maîtrisée en antagoniste implacable, que l’isolement lors des recherches de la sépulture de la reine a rendu instable et d’autant plus dangereux. On pourrait d’ailleurs regretter qu’il n’ait au final pas plus d’importance.

La prestation de Dominic West en Lord Richard Croft est impeccable. Son personnage est très bien travaillé et la transmission de son héritage à Lara est un bon ajout.

Coup de cœur pour le caméo de Nick Frost, comédien de grand talent qui ajoute une touche de légèreté lors de ses (trop) brèves apparitions.

Les décors sont superbes, la beauté de la nature indomptée est impressionnante et ne laisse pas insensible.

Le principal point noir de ce film est lié à son statut de reprise d’un jeu vidéo. Parce que c’est une reprise, le joueur attend plus de l’histoire et peux ressentir une légère frustration, car l’heure cinquante-huit que dure le film n’est pas suffisant pour approfondir ce qui est déployé dans le jeu. C’est d’ailleurs une preuve de la qualité générale du film, car ce sentiment prend naissance dans l’appréciation dans l’œuvre qui nous est livrée.

Au final, une belle réussite. Je ne m’attendais pas à un tel résultat. Cette version de Tomb Raider éclipse largement pour moi la duologie d’Angelina Jolie.

 

Hurricane

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« La blonde et douce Amphitrite comme un géant révoltée semblait vouloir escalader le ciel, se tordant les bras dans les nuages, et hurlant de cette voix puissante qu’on n’oublie pas une fois qu’on l’a entendue. » A. Dumas.

Avant d’entamer ma critique proprement dite, un petit propos liminaire s’impose. Le premier critère sur lequel je juge un film est celui qui consiste à savoir si je ne regrette pas la dépense de l’argent pour acheter la place de cinéma comparativement au divertissement proposé.

En Alabama, alors qu’un ouragan approche, une équipe de braqueurs vont essayer de dérober 600 millions de dollars. Casey, jeune agent de l’ATF et Will, un météorologiste, vont essayer de les arrêter alors que les éléments se déchaînent.

Rob Cohen nous propose ici un savant mélange entre Fast and Furious (film dont il fut également réalisateur) et Twister. On prend le plus impressionnant des deux univers et l’on obtient Hurricane.

Le scénario est relativement simple et les quelques twists sont relativement prévisibles. Le jeu des acteurs est correct, mais n’éblouit pas non plus par son talent. Rien de très handicapant, mais rien de très original non plus. On prend un script de film de braquage, on rajoute une tempête et le tour est joué.

Les écueils majeurs de ce genre de film sont évités. Les héros n’ont pas de munitions illimitées (contrairement aux antagonistes), ils n’ont pas le talent de Lucky Luke pour toucher leurs cibles et ils ne sont pas non plus invincibles. Cela évite de paraître par trop improbable.

Le seul bémol majeur qui m’a frappé est le passage écolo du film qui nous sermonne avec la finesse d’un groupe de métal industriel en plein concert que si nous ne faisons pas attention au réchauffement climatique, ce qui n’est qu’une fiction sera une réalité avec des millions de morts. Sans atteindre le ridicule d’un Steven Seagal et ses cinq minutes de sermons après un bon film d’action, on est pas loin non plus d’une séquence parfaitement dispensable.

Mais il n’empêche que c’est un bon film catastrophe. Le déchaînement des éléments est impressionnant et les quelques plans larges montrant la furie de la nature sont sublimes.

Pour les amateurs de film catastrophe, c’est un bon moment de détente. Sans décrocher un oscar, dans sa catégorie, il s’en sort très bien.

Ainsi, au vu de mon premier critère d’appréciation, Hurricane s’en sort très honorablement. Je n’ai pas regretté mon heure quarante dans la salle obscure et c’est tout ce que j’attendais de ce film.

 

Black Panther

Commençons l’année super héroïque 2018 par le dernier né de l’écurie Marvel : Black Panther.

Après la mort de son père au début des événements de Captain América : Civil War, T’challa, prince et héritier présomptif du trône du Wakanda, rentre chez lui afin de se faire couronner roi. Mais l’arrivée imprévue du jeune Érik Killmonger va chambouler les certitudes du jeune monarque et profondément modifier le Wakanda.

Depuis la sortie d’Iron Man il y a 10 ans, la tradition du film de super héros est devenue un incontournable hollywoodien et Marvel enchaîne succès après succès. Black Panther ne déroge pas à la règle et nous présente un film satisfaisant, malgré quelques défauts mineurs qui pourront attirer l’œil des spectateurs les plus avertis sans pour autant gâcher le plaisir que l’on retire d’un tel film.

Avant d’énumérer les nombreuses qualités du film, passons en revue les quelques petites imperfections que j’ai pu relever au détour des images.

La plus évidente est la relative faiblesse du scénario. Indépendamment du jeu des acteurs, les grandes lignes sont plutôt évidentes et ne sortent pas des sentiers battus. Le héros passe par les mêmes étapes qu’Iron Man, Ant-Man ou Docteur Strange. Cela est très visible et peut gêner aux entournures. L’originalité n’est pas, de ce point de vue, au rendez-vous.

Le deuxième point noir du film est également une des forces de Black Panther. En effet, la situation des Afro-Américains aux USA est toujours sujette à de grandes discussions et les événements des derniers mois ont contribué à rendre visible un certain malaise au sein de la société américaine et de ses diverses composantes.

Les cas de kneeling (fait de ployer le genou lors de l’hymne national américain au début des matches de foot) pour protester contre les inégalités raciales et le mouvement Black Lives Matter (littéralement les vies des noirs comptent) initié pour lutter contre les brutalités policières ont profondément marqué les USA et déteignent indubitablement sur la vision qui est présentée dans le film.

Cela conduit à une certaine américanisation du propos qui, s’il est transposé en Afrique, demeure à mon sens très américain. Les dernières paroles de Killmonger ou de T’challa (lors de la 1re scène post-générique) sont de ce point de vue très clair.

C’est à la fois un point noir, car parfois abordé avec une certaine maladresse et une force, car ce contexte sous-tend toute la rhétorique de Killmonger et lui donne une profondeur et une véracité qui doit nous interroger. Car tout film de divertissement peut servir de base à une réflexion plus poussée.

La troisième critique que j’émettrais est plus une remarque d’ordre général sur l’ensemble des films estampillé Disney. Que ce soit les franchises Star Wars ou Marvel, des traits d’humours sont insérés au fil du film afin de casser l’intensité dramatique d’une scène. Si certaines réparties sont agréables et peuvent permettre au spectateur de souffler, je trouve que Disney abuse du procédé et le rend presque indigeste à force d’évidence.

Mais, au-delà de ces quelques défauts mineurs, le film est servi par de nombreux points forts.

Je ne reviendrais pas sur le contexte politique du film qui est très intéressant et fait de Black Panther un film très contemporain et porteur d’une certaine pertinence si l’on se détache du simple divertissement. Il est intéressant de noter que le personnage de T’challa a déjà eu une forte influence historique en inspirant le nom du mouvement des droits civiques de Malcom X, le Black Panther Party. Renouer avec cette tradition n’est donc pas anodin.

Le jeu des acteurs est, pour sa part, de très grande qualité. Que ce soit Chadwick Boseman en Black Panther, Michael B. Jordan en Killmonger, les figures féminines entourant le roi du Wakanda, tous jouent juste et incarne très bien leurs personnages. Avec une mention particulière pour Martin Freeman qui sait dépasser le carcan de son personnage de Bilbo pour devenir un agent Ross particulièrement convaincant.

Le dernier point que j’ai beaucoup apprécié est la bande-son. À l’image de la série Luke Cage, elle est très axée rap et R’n’B, formant ainsi un écrin afro-américain dans lequel le film et les acteurs naviguent d’une manière fluide et très agréable.

Avant de conclure, petit rappel. Comme tous les films du MCU, on retrouve des scènes post génériques, ici au nombre de deux, l’un au milieu et l’autre à la fin du générique.

Au final, un bon Marvel qui, sans être le meilleur, reste très honorable et se laisse regarder avec beaucoup de plaisir.

Star Wars : Les Derniers Jedi (partie 2)

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— [Avertissement] : Bonjour, tas de viandes. Si vous voulez éviter les spoilers, cet article vous est vivement déconseillé. Toute poursuite de la lecture se fera à vous risques et périls. De plus…

— Merci HK, ce sera tout.

 

Chers lecteurs, pardonnez cette mise en garde peu usuelle, mais mon droïde, un vieux modèle HK-51 n’hésite pas à se faufiler partout dès que je traîne le dos. Il finira par se griller les circuits un jour ou l’autre. Sur ces considérations, petit rappel. La première partie de la critique des Derniers Jedi est disponible ici.

Dans cette partie, je vais tenter de répondre à la question de savoir si c’est un bon Star Wars. Je fais corps avec la Force et la Force est avec moi, vous êtes donc entre de bonnes mains.

Je vous ai quitté sur l’avis que cet épisode VIII est un bon film de SF. Est-ce un bon Star Wars ? Certains éléments sont très positifs, d’autres beaucoup moins. Enfin, d’autres éléments peuvent être examinés selon plusieurs angles qui changeront la vision que l’on peut avoir de cette nouvelle trilogie.

Parmi les éléments positifs, je vous ai déjà parlé de la photographie. Pour entrer dans les détails, la scène du film la plus belle est à mon sens celle où le croiseur MC-80 entre en hyperespace, coupant le vaisseau amiral de Snoke en deux et détruisant le reste de la flotte d’escorte du Premier Ordre. Au-delà de l’incohérence que cela peut soulever, cette scène est simplement sublime ! Le silence le plus complet, des images à couper le souffle ! C’est le passage que je préfère dans le film !

De même, les dernières scènes avec Luke sont superbes. Son combat avec Kylo Ren est très bien filmé et sa disparition dans la Force avec les soleils couchants dans le fond ne manquera pas de rappeler aux fans les scènes des couchers de soleil jumeaux sur Tatooine. Fan service ou non, ces scènes en appellent à l’émotion et c’est comme cela que je les reçois en première lecture.

Enfin, les scènes sur Crait ne manquent pas de charme, les contrastes entre le blanc et le rouge, tout autant symbolique qu’esthétique ne peuvent laisser indifférent. Ce sont de vraies réussites.

L’autre aspect positif selon moi est le voyage dans la Force effectué par Kylo Ren. En le faisant tuer Snoke, dans un décor et une ambiance qui n’est pas sans rappeler l’épisode VI, on assiste à l’émergence d’un nouvel Ordre. Quel chemin parcouru pour celui qui était décrit comme un garçon torturé et déchiré dans le VII. Tuer Han Solo a été déterminant et il avance vers le côté obscur de la Force à pas de géant. Beau rattrapage d’un personnage énervant à plus d’un titre et c’est positif.

Malheureusement, de nombreux éléments viennent ajouter de l’ombre à ce tableau.

En premier lieu, la « marvélisation » de Star Wars. De nombreux traits d’esprit sont ajoutés et sont typique de la marque Disney. On va retrouver cet humour dans les films estampillés Marvel, des pointes qui viennent alléger la tension dramatique des scènes. J’ai réagi positivement à certaines répliques (La coupe de cheveux de Leia est très sympathique, comme le clin d’œil de Luke à C3PO), mais on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de ces intermèdes dans la Saga Star Wars. L’humour n’est pas absent des premiers épisodes (Vous êtes un peu court pour un stormtrooper), mais ce n’est pas le ressort principal. Et le type d’humour utilisé ici fait déjà vu et revu. Cela peut entraîner une lassitude, attitude que je comprends tout à fait.

Ensuite, certaines scènes et certains personnages sont au mieux mal utilisé, au pire inutile.

Canto Bight : l’idée de cette quête annexe pour sauver la flotte de la Résistance est intéressante, mais mal ficelée et fait passer les messages de propagandes nécessaires. Maltraiter les animaux c’est mal, les méchants vendent des armes à tout le monde et ils exploitent les pauvres. Soit, mais pour la finesse, on repassera.

DJ : le personnage de del Toro est excellent. Un vaurien louche, sans affiliation, semi-chasseur de prime, ça c’est du vrai Star Wars ! Mais on le voit moins de 5 minutes cumulé. Quel dommage ! J’espère que cela sera rattrapé dans le prochain, car ce personnage vaut le coup.

Phasma : On nous a vendu un nouveau Boba Fett et on a quoi ? Une armure brillante, une scène de combat sympathique et la disparition dans les entrailles d’un vaisseau en flamme après avoir fini dans un compacteur à ordure. Trop de publicité sur un personnage somme toute anecdotique. Sans toute la publicité marketing autour, ce personnage aurait été plus digeste. Car, en termes de temps d’apparition, on le voit presque autant dans les bandes-annonces que dans le film !

Le vol de Leia : La scène est ridicule. Qu’elle soit dans une transe d’hibernation Jedi (un sommeil qui protège même du vide spatial, introduit dans l’univers étendu legends) d’accord. Que l’on puisse la secourir ainsi, d’accord. Se réveiller comme cela et voler ? Un peu trop « magique » pour moi.

Les parents de Rey : Tout cela pour ça ? 1 film et demi de teasing, avec le temps d’attente entre les films à ajouter, pour nous pondre deux pilleurs d’épaves qui la vende pour s’acheter à boire ? Si sa déception est exploitée plus tard d’accord, mais autrement…

Snoke : Sa mort est une excellente idée ! Mais même remarque que les parents de Rey. Tout ce secret pour… 5 minutes d’apparitions. Décevant. On nous en a survendu et l’on n’en a pas pour son argent… (#DisneyRendLArgent peut-être ^^)

Mais encore une fois, autant d’éléments introduits dans le VII qui doivent être rattrapés. Alors in fine, on ne s’en sort pas trop mal. Cela aurait pu être pire. Bien pire !

En guise de troisième partie, je me pencherais sur les angles d’interprétations.

Précision, je suis un humble connaisseur de l’Univers Etendu Legends. Sur les 145 livres parus en français, j’en ai personnellement 130 et en ait lu 133. De plus, je connais assez bien l’histoire s’articulant autour de la période traitée par les (excellents) jeux vidéo Knight of the Old Republic I et II. Tout cela pour dire que certaines scènes, qui pourraient choquer, ne sont, in fine, pas si absurdes. L’univers étendu (UE) Legend est considéré par Disney comme nul et non avenu, mais il est possible qu’ils y piochent des idées pour construire un nouvel univers étendu appelé UE Canon.

De plus, j’ai abordé initialement Star Wars sous l’angle mythologique puisque la trilogie originale est construite sur une structure mythique que l’on retrouve partout. Le parcours initiatique du héros revêt une importance capitale et l’apparition de certains aspects dans ce film répond à mes attentes de ce point de vue.

L’illusion de Luke lors du combat final et la fatigue mortelle : Dans l’UE Legends, il existe un courant d’adeptes de la force appelés les Fallanassi qui maîtrisent la création d’illusions d’un grand réalisme. Que Luke ait trouvé des enseignements sur ce sujet ne serait pas étonnant. Cela ne me choque pas tellement du point de vue de l’univers mis en place.

La disparition des dés de la main de Kylo Ren : Également dans l’UE Legends, les moines Aing-Tii ont développé des techniques de manipulation de la Force pouvant déplacer des objets quasi instantanément.

Les Whills : Sans trop entrer dans les détails, les whills sont un ordre religieux lié à la Force ayant enseigné les voies de l’immortalité à Qui-Gon Jinn. Il les a transmis à Yoda et Obi-Wan Kenobi qui peuvent ainsi revenir sous forme de fantôme de force. Qu’ils aient une influence sur la façon d’appréhender la Force de Rey et de Kylo pourrait être valide, car il s’agit de nouvelle façon de manipuler la Force. Ainsi que le précise Yoda, la taille ne compte pas. Cependant, nous entrons dans des considérations que seuls les fans des univers étendus prendront en considération.

Le fantôme de Yoda : C’est sur ce dernier point que mon avis risque de diverger de beaucoup d’autres fans.

On peut lui reprocher une apparition de fan service. En effet, mais je trouve ce passage intéressant à plusieurs points.

Premièrement, on retrouve la figure du vieux sage un peu excentrique s’amusant aux dépens de l’élève. Figure emblématique dans de nombreuses histoires et légendes. Raffiki du Roi Lion, Merlin l’enchanteur, Gandalf, même Jean le Baptiste par certains aspects. Ils paraissent dérangés au premier abord, mais sont détenteurs d’un élément important pour permettre au héros d’avancer dans sa quête. Or Luke n’est pas un vieux sage, mais un jedi bougon et renfermé sur lui-même, bloqué dans le passé. Rey avance plus que lui et il lui faut l’apparition de Yoda pour avancer sur son chemin.

Deuxièmement, l’arbre sur Ahch-To embrasé par Yoda est un élément central du chemin mythique du héros. Dans absolument tous les mythes et toutes les religions, on retrouve cet arbre, place de la sagesse. Yggdrasil dans la mythologie nordique, l’arbre au pied duquel Boudha trouve l’illumination, les arbres des hespérides, les arbres sacrés au Japon (Go-Shinboku), l’arbre de la connaissance dans le jardin d’Eden. Les rois rendaient justice sous un arbre, les baguettes des magiciens sont en bois, etc. Sa destruction est donc un symbole particulièrement pertinent pour moi.

Troisièmement : la grotte du côté obscur. Lorsque Rey tombe dans cet endroit de l’obscurité, il s’agit encore une fois d’un processus mythologique important. L’exemple le plus connu est la baleine de Jonas, mais on retrouve des épisodes similaires tant dans les mythes que dans de nombreuses légendes.

Cette structure mythologique m’a vraiment beaucoup plus marqué dans ce 8e épisode que dans son prédécesseur, ce qui est pour moi un avantage considérable en faveur de sa qualité de Star Wars.

Il est évident que chaque fan aura une vision différente de ce film, liée à sa recherche personnelle et comment ce film lui parle.

Pour moi, c’est donc un bon Star Wars, avec des défauts hérités de son prédécesseur, mais qui est porteur d’une structure plus profonde qui interroge notre rapport au monde. C’est en cela que je l’apprécie beaucoup.

N’hésitez pas à venir en débattre dans les commentaires et à poursuivre la réflexion si le sujet vous intéresse.

Star Wars : Les Derniers Jedi (Partie 1)

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Après la destruction de la base Starkiller du Premier Ordre, tandis que la Résistance cherche à échapper aux griffes de son adversaire, Rey part sur Ahch-To retrouver Luke Skywalker pour lui demander son aider.

Cette nouvelle trilogie Star Wars est une œuvre qui s’annonce clairement complexe, car animée par plusieurs mouvements de fonds et tendances qui brouillent les pistes et doivent nous inciter à chercher de multiples niveaux de lecture.

Lorsque Disney a sorti en 2015 l’épisode VII, Le Réveil de la Force, de J.J. Abrams, j’ai été surpris à plusieurs titres et mon avis sur ce film a évolué au fur et à mesure de ses visionnages. L’année dernière est sortie Rogue One : A Star Wars Story, confié à Gareth Edwards, qui a réalisé un véritable chef d’œuvre avec des scènes visuellement saisissantes, des personnages appréciables et un éclairage sur la saga qui n’avait jamais été porté à mon attention. Et en comparaison, l’épisode VII m’a paru de fait beaucoup plus fade et plus incomplet qu’aux premiers regards.

C’est dans ce contexte d’attente que je suis allé voir Les Derniers Jedi dès la première séance, avec une certaine impatience et une pointe de crainte. Notamment celle de voir un clone de l’épisode V, comme le VII était celui du IV.

Avant d’entrer dans les détails, une précision. Ma critique s’articulera en deux parties, la première à l’intention particulière de ceux qui n’ont pas encore vu le film et ne souhaiteraient pas se voir dévoiler des éléments clefs de l’intrigue. La deuxième contiendra en revanche une critique plus poussée avec notamment des éléments d’analyses sur les pistes de lectures pour cet épisode, au vu des univers étendus Legends et Canon et des origines de la saga Star Wars.

Passionné par l’univers Star Wars, j’entretiens un rapport aussi subjectif que critique sur cette saga, avec des angles de lectures qui me sont propres et qui ne correspondront pas à ceux d’autres fans et définitivement pas à ceux des journalistes traitant ce film comme un blockbuster parmi d’autres.

Ma réaction à chaud a été une réaction vraiment enthousiaste. Rian Johnson a fait un excellent travail et les 2 h 31 du film passent en un éclair, même malgré la présence de (très) jeunes voisins venus en bande, peu respectueux des autres spectateurs désirant voir Star Wars dès la première séance.

Ainsi, en dépit de certaines failles du scénario et certaines scènes dont l’étrangeté m’interroge encore, j’ai passé globalement un excellent moment.

La musique, comme pour les 7 premiers épisodes, est signée de John Williams et sert à la perfection les images. Jamais trop forte, jamais trop présente, elle sous-tend le film et transmet beaucoup d’émotions. Les reprises des nouveaux thèmes introduits dans Le Réveil de la Force sont sublimes et montrent la progression des personnages. C’est encore une très belle réussite qui satisfera sans l’ombre d’une hésitation les plus mélomanes de mes lecteurs.

Un deuxième point qui m’a très agréablement surpris est la photographie du film. Les plans sont d’une beauté à couper le souffle. Que ce soit les planètes Crait, Ahch-To ou certaines scènes dans l’espace, on retrouve des perles de photographies majestueuses. Même la scène à la fin de Rogue One montrant Vador ravageant une escouade de rebelles n’est pas, visuellement parlant, aussi éblouissante que certains passages dans les lieux susmentionnés.

C’est le jeu des acteurs qui va venir apporter quelques ombres au tableau élogieux que je dresse jusqu’à présent.

Les personnages du capitaine Phasma (Gwendoline Christie) et de DJ (Benicio del Toro) sont au mieux mal exploités, au pire totalement ridicule, ne pouvant du fait de certaines faiblesses du film, ne pouvant se déployer. Pareillement, le vice-amiral Holdo, jouée par Laura Dern, n’est pas à la hauteur de la promotion qui a été faite autour de son personnage.

Une impression de profonde déception vient conclure les passages les concernant, ce qui est dommage, notamment pour del Toro qui laisse entrevoir un excellent potentiel pour son personnage.

Les prestations de Rose (Kelly Marie Tran) et de Finn (John Boyega) sont correctes, mais sans non plus marquer les esprits.

Andy Serkis est impressionnant en Snoke et Daisy Ridley incarne une Rey déterminée et à la hauteur de mes attentes.

J’ai beaucoup apprécié le jeu d’Adam Driver qui s’est métamorphosé entre le VII et le VIII. Son personnage était beaucoup trop lisse et trop caricatural pour qu’il puisse y insérer un jeu d’acteur permettant de donner de l’épaisseur à Kylo Ren. Le scénario lui offre de belles opportunités qu’il saisit. C’est ma très agréable surprise dans ce film !

De même, le personnage de Poe Dameron, pilote hors pair de X-Wing, me plaît énormément. Oscar Isaac se révèle moins insupportablement parfait que dans le précédent opus, en laissant entrevoir une belle métamorphose qui annonce des évolutions intéressantes lors du prochain film.

Enfin, les prestations de Carrie Fisher et de Mark Hamill sont (à une exception près) parfaites. Le fait que Carrie Fisher nous ait quittés en décembre dernier adoucit largement les rares défauts de son jeu et fait de la princesse Leia une figure beaucoup plus intéressante que dans Le Réveil de la Force.

Luke Skywalker est quant à lui tout simplement génial. Il fait vivre son rôle avec une grande intensité et progresse au long de l’intrigue. C’est pour moi le meilleur acteur de ce film et de très loin !

Il me reste un petit point bestiole. Les porgs, qui ont déchaîné l’engouement des foules sont mignon, mais sans plus. Je leur préfère les renards de cristaux, les vulpex qui sont une véritable réussite visuelle ! Victoire des canidés de la planète Crait sans contestation possible.

En conclusion de cette première partie, un très bon film de SF. A mon sens, il rattrape très bien le VII et augure bien du IX. Savoir si c’est un bon Star Wars dépend essentiellement de la vision que chacun porte sur l’univers en question. C’est clairement une nouvelle ère, pas ma préférée, mais qui s’en tire honorablement pour l’instant.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, la suite de la visite se déroulent dans cet article, merci de suivre le lien à votre disposition : Star Wars : Les Derniers Jedis (partie 2)